Cette précieuse et rare toilette se compose de huit pièces finement ciselées, exécutées par un maître orfèvre parisien, Jean-Charles Fauché, entre 1749 et 1750. L’histoire peu banale de cet ensemble et de son arrivée dans les collections du musée...

En 1879, après neuf ans d’hésitation entre le rétablissement de la monarchie et l’adoption d’une constitution républicaine, la Troisième République triomphe, avec l’élection du président Jules Grévy. Le comte de Chambord, héritier du trône de France, devient alors la cible de critiques très virulentes...

Ce précieux éventail en nacre du début du XIX^e a appartenu à Marie Caroline de Bourbon (1798-1870), princesse de Naples et de Sicile, qui deviendra la duchesse de Berry et la mère du duc de Bordeaux, comte de Chambord, le prince qui incarna pour les royalistes français, à la fin du Second Empire, l’espoir d’une restauration de la monarchie. Ses brins en nacre grise iridescente, gravés de personnages chinois, sont retenus par un fin ruban de soie bleue. L’objet évoque parfaitement les années insouciantes que l’intrépide princesse passa, à la cour de Louis XVIII et de Charles X, avant les années d’exil...

Le fauteuil Proust geometrica (2001) est une nouvelle version du fauteuil Proust proposé par Alessandro Mendini en 1978. Mendini revisite alors un classique du siège de style, tournant en dérision la banalité des produits de série, pour en concevoir une version dont chaque exemplaire est peint à la main à la manière de Signac. En 2001, il reformule le projet, revêtant cette fois-ci le fauteuil de formes géométriques colorées, en un pastiche de la peinture abstraite...

La commode marquetée du Salon de Compagnie est un bel exemple de la transition stylistique, amorcée au milieu du XVIIIe siècle, entre les lignes souples et les enroulements du mobilier rocaille, et les formes plus rigides, inspirées de l’Antiquité, qui s’imposent dans le dernier quart du siècle. L’ébéniste Oeben lui-même

avait proposé les principes de ce type de meuble pour un modèle de commode qu’il avait  intitulé « à la grecque ». Un abattant à usage de secrétaire, dissimulé derrière le faux tiroir de ceinture, rend notre commode exceptionnelle. De plus, ses surfaces plates ont été propices à un riche décor de marqueterie...

A l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, dans le contexte de la reconstruction, l’industrie se développe afin d’équiper les foyers français. La bakélite, matériau utilisé pour la réalisation de l’emboîtage de cette yaourtière est alors couramment utilisé. Considérée comme l’un des premiers plastiques artificiels de la chimie moderne, la bakélite est une résine phénolique thermodurcissable, synthétique, hygiénique, isolante et facilement usinable. Peu coûteuse de surcroît, elle remplace alors le bois, la porcelaine ou le métal dans la fabrication de nombreux produits quotidiens, renouvelant ainsi le mode de production des objets domestiques...

 

On a l’impression qu’il a toujours été là : et pourtant !

Ce décor de lambris provient, en effet, d’un autre hôtel particulier : l’hôtel de Gascq, rue du Serpolet, construit en 1735, et n’a été remonté qu’en 1924 au premier étage de l’hôtel de Lalande. Loin d’être un simple fond de scène pour les collections du musée, ces boiseries témoignent des évolutions du décor à Bordeaux. Elles témoignent des heures lumineuses où un président de Parlement s’offrait le luxe d’un décor riche et à la mode et des heures plus sombres où ces lambris furent massivement déplacés...

 

Cette pendule à poser en bronze doré, du milieu du XVIII^e siècle, possède un mécanisme de Le Moyne, horloger à Paris. Grâce aux Amis du musée, elle vient d’être restaurée, ce qui a permis de découvrir une autre signature, celle de l’auteur du cadran, l’émailleur Elie Barbezat. Si sa caisse en bronze doré est dans le goût néo-classique qui annonce le règne de Louis XVI, sa mécanique est bien celle d’un horloger formé au début du XVIIIe siècle...

L’hôtel de Lalande qui abrite aujourd’hui le musée des Arts décoratifs et du Design fut durant plus d'un siècle une demeure aristocratique privée. En 1924, un musée d’art ancien est installé au premier étage du corps de logis principal tandis que le rez-de chaussée devient l'appartement privé du collectionneur bordelais Daniel Astruc (1863-1950). L'objet du mois de mai, une toile de Félix Carme (1863-1938) intitulé « Coin de salon » dépeint l'intérieur de cet énigmatique personnage qui, pendant près de vingt-cinq ans, eut pour cadre de vie les remarquables boiseries de l'hôtel de Lalande...

Ces deux statuettes en porcelaine de la manufacture Meissen, en Allemagne (Saxe), font partie d’une série de vingt-et-un singes musiciens appelée "l’Orchestre des singes en habit de cour".

Cet ensemble satirique, créé par Johann-Joachim Kaendler (1706-1775), serait une caricature de la cour d’Auguste III de Saxe, qui régna de 1733 à 1763. Sont présentées ici deux de ces pièces : une joueuse de viole et un joueur de tambour. Elles reposent sur des socles de style rocaille et présentent un décor polychrome rehaussé d’or...