Le design dans les collections
Débutée dans les années 1980 par Jacqueline du Pasquier, conservatrice en chef du musée des Arts décoratifs de 1972 à 2000, la collection de design n’a cessé de croître. En 1983, le musée a accueilli la première exposition monographique du groupe Memphis qui compte deux bordelaises, Martine Bedin et Nathalie du Pasquier. Un premier noyau d’œuvres du groupe a pu être constitué.
Dès cette période, le Centre national des arts plastiques (Cnap) a procédé à de nombreux dépôts de pièces emblématiques des années 1980, de designers comme Ettore Sottsass, Olivier Gagnère ou Sylvain Dubuisson.
Avec l'arrivée de Constance Rubini en 2013, le musée change de nom et devient le musée des Arts décoratifs et du Design affirmant son ambition de devenir un lieu incontournable d'exposition de la création contemporaine.
Le musée a développé des axes d’acquisitions transchronologiques autour de thématiques fonctionnelles ou sociales : les vases et les arts de la table. Ces thématiques offrent des axes de compréhension et de valorisation de la discipline et permettent un dialogue stimulant avec les collections d'arts décoratifs.
La collection de design présente aussi une dimension prospective. De jeunes designers ont fait leur entrée dans les collections comme Felipe Ribon avec le miroir Permutation (2015), Fabien Cappello avec une lampe de la collection Bright Raysi (2015), ou encore Jean-Baptiste Fastrez avec le vase Scarabée (2014).
Les acquisitions de pièces des années 1980 se sont poursuivies, faisant de la collection une référence pour l’étude de la période. Elle s'est enrichie de pièces historiques comme le Bar Milano (1979) d'Andrea Branzi, la fauteuil Well Tempered de Ron Arad (1987), le paravent Virgin de Dan Friedman (1987) et la table Rocher d’Elisabeth Garouste et Mattia Bonetti (1982) acquise grâce à la générosité de Didier et Clémence Krzentowski. Le travail de recherche mené par le musée sur cette période a permis de révéler l’importance de personnalités moins connues comme le designer Daniel Weil et d’éditeurs comme l’éditeur allemand Anthologie Quartett.
La collection s’étoffe enfin grâce à des dons et des dépôts comme ceux du designer Martin Szekely qui, à l’issue de l’exposition monographique dédié à son travail en 2018, a confié au madd-bordeaux plus d’une trentaine de pièces, illustrant son approche du design depuis les années 1980.