Raymond Jeanvrot. Une passion royaliste
Naissance d'une collection bordelaise
L’histoire de la constitution de la collection Jeanvrot fait l’objet d’un ouvrage présenté par Jacqueline du Pasquier, conservateur en chef honoraire du musée des Arts décoratifs, à partir de très larges extraits du Journal tenu par Raymond Jeanvrot de 1900 à 1965, conservé aux Archives municipales de Bordeaux, interdit de communication pendant 30 ans et aujourd’hui consultable.
A l’occasion de la sortie de ce livre, l’ensemble réuni par Jeanvrot, riche de plus de 18000 œuvres, peintures, gravures, sculptures, meubles et objets, achetés par la Ville de Bordeaux, sous réserve d’usufruit, en 1958 pour l’essentiel, le reste ayant fait l’objet d’un legs à la mort du collectionneur, va en suivant les lignes du journal, quitter en partie les réserves pour être présenté dans les salles d’expositions temporaires, venant compléter les œuvres exposées d’une manière permanente dans le musée.
Le Bordelais Raymond Jeanvrot (1884-1966) consacra toute sa vie, son amour et son énergie à collectionner, de manière quasi obsessionnelle, d’abord tout ce qu’il put réunir sur sa famille puis, et surtout, des souvenirs royalistes et plus particulièrement sur les Bourbons de la Restauration, Louis XVIII, Charles X, les Angoulême, la duchesse de Berry et le duc de Bordeaux, comte de Chambord, héritier ultime, mort sans postérité.
Il s’agit là d’une exceptionnelle collection légitimiste qui permet de faire connaître d’une manière privilégiée et émouvante un pan méconnu de l’histoire de France.
Vernissage : vendredi 12 octobre 2007
Informations : voir horaires, tarifs et visites commentées
#madd_bordeaux
Le Bordelais Raymond Jeanvrot (1884-1966), homme tourné vers le passé fut dès son plus jeune âge un pur et exclusif collectionneur, tout d’abord de documents liés au passé de sa famille originaire de Bordeaux et créole de la Guadeloupe ; puis sous l’impulsion d’un sentiment royaliste d’un autre temps, de souvenirs bourboniens. Peintures, estampes et objets divers, avec une prédilection, après Louis XVI et Marie-Antoinette, en qui il ne voyait que les “Rois martyrs” pour les souverains et princes de la Restauration, particulièrement la duchesse de Berry, qui fut emprisonnée à Blaye, tout près de Bordeaux, et le duc de Bordeaux, dont le titre honore la première ville de France à se rallier au retour des Bourbons en 1814.
Parallèlement à la constitution de cet ensemble unique consacré aux derniers rois de France qui est aussi un chapitre de l’histoire du goût, Jeanvrot commença d’écrire dès 1900 un journal qu’il tint tout au long de sa vie. La publication de très larges extraits, abondamment illustrés, de ce journal est la raison de l’exposition présente. Tel quel ce journal dévoile non seulement une personnalité attachante et hors du commun mais raconte et commente une collection, foisonnante et riche d’un peu plus de dix huit mille pièces. Cet ensemble fut acheté par la Ville de Bordeaux, sous réserve d’usufruit en 1958, et ce qui fut acquis par Jeanvrot à partir de cette date et jusqu’à sa mort, en 1966, fut légué.
Les pièces les plus représentatives de la collection sont depuis 1984 accessibles au public, installées dans quelques salles du musée des Arts décoratifs qu’il est nécessaire de revoir en même temps que l’exposition. Mais les réserves du musée conservent encore des éléments remarquables et intéressants qui, faute de place, ne peuvent être présentés en permanence. L’exposition d’aujourd’hui, qui rend un juste hommage à ce collectionneur exceptionnel, nous les fait en partie découvrir. Il faut enfin souligner que cette collection ne s’est pas immobilisée à la mort de son inventeur, mais a continué à s’enrichir de pièces -dons faits au musée et achats de la Ville de Bordeaux- qui auraient ravi Raymond Jeanvrot lui-même, d’autant plus que parfois il connaissait l’existence de ces objets ou de ces témoignages. Ainsi la grande statue en biscuit du jeune duc de Bordeaux à l’âge de sept ans, remarquable et unique tour de force de la manufacture de Sèvres, achetée à la vente du château de Groussay (collection Charles de Beistegui) en 1999, est-elle une oeuvre que Jeanvrot vit à différentes occasions et sur laquelle il revient plusieurs fois dans son journal, exprimant à la fois son admiration et son regret de ne pouvoir la posséder.
Commissaires de l'exposition
Bernadette de Boysson, conservateur en chef du musée des Arts décoratifs
Valérie de Raignac, régisseur des œuvres du musée des Arts décoratifs
Catalogue de l'exposition
Ouvrage édité et distribué par le musée des Arts décoratifs, Bordeaux
Edition française
223 pages - 5 €
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