Octave de Gaulle, Civiliser l'Espace
Emmener dans le ciel plus que de la survie et poser les bases d'une ergonomie spatiale.
Du 11 décembre 2015 jusqu’au 10 avril 2016, le musée des Arts décoratifs et du Design présente Octave de Gaulle, civiliser l’espace, deuxième exposition du cycle d’invitations aux jeunes diplômés de design, affirmant ainsi le soutien de l’institution à la création.
Cette exposition rend compte d’un projet expérimental, montré ici pour la première fois au public.
La question de ce qui se passe dans le ciel s’est imposée à l’humanité dès son éveil. Elle traverse l’histoire, toutes civilisations confondues, jusqu’à prendre une forme beaucoup plus concrète dans la seconde moitié du XXe siècle. L’effort conséquent des gouvernements lors de la Seconde Guerre mondiale mobilise massivement les scientifiques, industriels et militaires pour mener à bien des projets d’armement et de fusées sophistiqués, suscitant ainsi une avancée scientifique majeure en direction de l’Espace. A la fin des années 1950, le lancement des premiers satellites américains et soviétiques marquent l’entrée dans l’ère spatiale. La forte médiatisation des succès ou échecs des différentes missions spatiales, enjeux de pouvoir et gages de puissance, exerce alors une très forte influence sur l’opinion publique. Les frontières, les regards et l’imagination populaire se déplacent par-delà les nuages: l’exploration de l’Espace et son utilisation deviennent un merveilleux sujet de projection.
Soixante-dix ans plus tard, nous avons presque réussi à banaliser le voyage stellaire et à installer en orbite des laboratoires de recherche. Pourtant, tous ces dispositifs qui emmènent l'humain loin de sa Terre natale sont encore conçus comme des capsules de survie: austères et fonctionnels, ils se contentent de répondre à des besoins physiologiques. Aujourd’hui, l'avènement du tourisme spatial, le projet d'un voyage vers Mars ou l'essor de l'aviation orbitale civile nous invitent à repenser radicalement les lieux et les objets qui nous permettent d'habiter l'Espace. Comme les industries navales, automobiles ou aéronautiques en leur temps, nous assisterons donc bientôt à une profonde mutation de l'industrie spatiale. Une transition vers un âge civil de l'Espace.
Depuis deux ans, Octave de Gaulle interroge ces environnements hérités d'une ère spatiale réservée au champ militaire. Conscient que les civils auront d'autres besoins et d'autres désirs que les scientifiques ou l'armée, il conçoit des objets, des formes et des lieux qui proposent d'accueillir l'humain dans toute sa dimension culturelle. Comment boire un verre entre amis en apesanteur ? Quels environnements favorisent l'interaction sociale en l'absence de poids et d’orientation ? Quelle est la meilleure posture pour lire, contempler le ciel ou discuter dans l'Espace ? Autant de questions longtemps délaissées au profit de la survie, et qui génèrent aujourd'hui de nouvelles solutions pratiques et un langage formel inédit, sujets de recherche et d’expérimentation d’Octave de Gaulle.
L'exposition au musée des Arts décoratifs et du Design propose au public de découvrir ces nouveaux enjeux d'un habitat spatial aménagé pour les civils. En repensant les gestes et les objets du quotidien en apesanteur, Octave de Gaulle s’empare d’un sujet encore inconnu des designers. Au fil du parcours, les visiteurs prendront part à une exploration spatiale subjective et expérimentale. Autour des pièces et images présentées au rez-de chaussée, le designer donnera à voir les faits, les rêves, les objets, la littérature qui fondent sa culture de l’Espace: une photographie des premiers missiles allemands V2, un dessin de Raymond Loewy, des dessins préparatoires aux décors du film Voyage Cosmique de Constantin Tsiokolvski (1857 -- 1935), un extrait de la célèbre bande-dessinée Tintin, On a marché sur la Lune, etc. Autant de faits historiques ou fantasmés qui ont nourri l’univers du designer pour faire naître des formes qu’il précise et affine jusqu’à ce qu’elles fonctionnent. Octave de Gaulle fait ainsi le lien entre les rêves et la rigueur scientifique nécessaire à ce projet, pour présenter un lieu de vie conçu pour le confort physique et psychologique de l’homme en apesanteur. Cette capsule pourrait devenir un nouveau territoire de convivialité et de partage, autour d’un verre et d’une bouteille de vin, par exemple, dont il présentera, au premier étage de l’exposition, plusieurs prototypes et tout le processus qui en a précédé la conception. Un documentaire réalisé par Octave de Gaulle à partir de ses premiers essais physiques, jusqu’aux tests réalisés en apesanteur par l’astronaute Jean-François Clervoy, permettra d’appréhender en images l’avenir possible de ces objets.
«Pour aborder ce problème, allez demander autour de vous ce qu’est l’Espace et voyez tour à tour répondre un architecte, un philosophe, un astronome et un physicien. Que sais-je, ajoutez-y l’artiste, le pilote et l’ingénieur. Le prêtre aussi ! Certains voient en lui l’avenir de l’homme quand d’autres y lisent son passé. Il sait être tout à la fois limite du ciel et matière de l’Univers, milieu gazeux, inspiration spirituelle pour les uns et suite d’équations complexes pour d’autres. Il incarne tantôt la sérénité, ballet d’astres silencieux, et tantôt le chaos quand on le sait théâtre des plus violents déluges énergétiques. Il est le berceau d’un corps rond sur lequel nous habiterions, et le plafond nocturne du sol plat sur lequel nous vivons. La chose la plus pleine et tout à la fois la plus vide que nous connaissions».
Octave de Gaulle
Vernissage : jeudi 10 décembre 2015 à 19h
Informations : voir horaires, tarifs et visites commentées
#CiviliserlEspace
#OctavedeGaulle
#madd_bordeaux
AUTOUR DE L'EXPOSITION
Samedi 10 octobre à 17h30 à Cap Sciences
Conférence Vivre dans l’espace, un défi pour l’architecture et le design, avec la participation d’Octave de Gaulle dans le cadre du Village des sciences et de la semaine mondiale de l’Espace
Mercredi 16 décembre, de 14h30 à 16h : En route pour le futur
A l’heure où s’annoncent les premiers vols touristiques et les installations de stations privées en orbite, les enfants âgés de 6 à 11 ans sont invités à découvrir le travail d’Octave de Gaulle et à expérimenter les conditions de vie dans l’Espace.
En janvier Cap Sciences intervient au madd-bordeaux pour une animation autour de la vie dans l’Espace.
Jeudi 14 janvier 2016 à 18h30 : Jeudi du design avec la participation d’Octave de Gaulle. #JeudisduDesign
Un designer à l’école : En partenariat avec le réseau Canopé – réseau de création et de documentation pédagogique, Octave de Gaulle intervient dans plusieurs classes de cours moyen afin de présenter son métier de designer et d’expliquer les différentes étapes de son travail autour de la forme et des matériaux.
Jeudi 24 mars à 18h30 : Rencontre avec Jean-François Clervoy et Octave de Gaulle
L’astronaute et président de Novespace engagera un dialogue avec le jeune designer autour des enjeux de l’ère spatiale civile et de l’incidence de l’apesanteur sur les gestes, les expériences et les formes qui accompagneront l’Homme loin de sa Terre natale. #Jeudisdudesign
Livret-maquette, On a marché sur la tête
Le madd-bordeaux propose aux jeunes visiteurs de prolonger leur visite par un atelier en libre accès. Il s’agit de réaliser un panorama dépliant sur le thème de la vie dans l’Espace en recréant la chronologie du voyage spatial, du décollage de la fusée aux premiers pas sur la Lune. Après avoir assemblé le panorama et colorié les plans fixes qui servent de toile de fond, ils pourront inventer leur propre histoire en plaçant de petits personnages et objets mobiles.
Atelier en accès libre dans le parcours de l’exposition, également accessible pour les groupes sur réservation, et dans le cadre d’anniversaires les mercredis et pendant les vacances scolaires, réservation au 05 56 10 14 05 ou artdeco.publics[at]mairie-bordeaux.fr
Civiliser l'Espace from Octave de Gaulle on Vimeo.
Commissaires de l'exposition
Constance Rubini, directrice du musée des Arts décoratifs et du Design
Assistante
Veronika Pertseva, musée des Arts décoratifs et du design
Le musée des Arts décoratifs et du Design remercie :
Château Haut-Bailly,
Mécène d’honneur
Fraysse & Associés,
Partenaire fidèle
Addinsoft (XLSTAT), mécène de l'exposition
Partenaires de l’exposition
CNES - Observatoire de l’espace
Cap Sciences
ENSCI – Les Ateliers
EBABX – Ecole d’Enseignement Supérieur d’Art de Bordeaux
Maison Mumm
Partenaires des Jeudis du musée
Habitat, au Village du Meuble à Mérignac, partenaire des Jeudis du design
Les Crus Bourgeois du Médoc, mécène des Jeudis du musée
Les Amis de l’hôtel de Lalande
Air France
Château de Launay
Château Nairac
Société de négoce DIVA
Le Chapon Fin
Partenaires medias
Station Ausone, partenaires medias
Télérama