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museum of decorative Arts and Design

musée des Arts décoratifs
et du Design de Bordeaux
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39 rue Bouffard,
33000 Bordeaux

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▲ The madd-bordeaux starts its metamorphosis in 2023▲
During its closure, from 2023 to 2025, the museum offers a rich program in the city and online

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Être à couteaux tirés

Épée de cour, France, XVIIIe siècle, bronze doré, porcelaine, galuchat (inv.9988)<br/> &copy;  madd-bordeaux - L. Gauthier
Épée de cour, France, XVIIIe siècle, bronze doré, porcelaine, galuchat (inv.9988)
© madd-bordeaux - L. Gauthier

 

L’expression « être à couteaux tirés » qualifie l’animosité qui existe entre deux personnes. Grâce à PhilibertJoseph Leroux, lexicographe français, auteur d’un savoureux Dictionnaire comique, satyrique, burlesque, libre et proverbial en 1718, on sait qu’elle remonte au moins au 16e siècle sous la forme suivante : « ces gens en sont aux épées et aux couteaux », sous-entendu « déjà tirés de leurs fourreaux » 1 . Le fait que les lames soient déjà dégainées, tirées, indique que l’affrontement est inévitable. On dit, par ailleurs, d’un homme toujours prêt à se battre, que son épée ne tient pas dans son fourreau. Il en va de même de son couteau.
Le couteau fut longtemps un objet personnel, que l’on emportait avec soi et qui servait tout à la fois d’outil et d’arme. Son bout pointu permettait également de piquer la viande à table, avant que la fourchette ne se généralise2 . Au fur et à mesure que les arts de la table et de la cuisine se développèrent, les théoriciens de l’époque préconisèrent l’utilisation, lors du repas, de couteaux spécifiques, comme on le lit dans l’ouvrage de référence L’Art de bien traiter de L.S.R., paru en 1674 : il convient de préparer « couteaux, fourchettes et cuillères dans une très grande netteté, et que les couteaux surtout n’y servent qu’à couper le pain et les viandes et n’aillent pas viloter de la salle à la cuisine, de la cuisine à la chambre et de la chambre à l’écurie ainsi que l’on voit en bien des lieux »3 .

1Consultez l’article « Epée » dans la nouvelle édition de 1750 accessible sur le site Gallica : Philibert-Joseph Le Roux, Dictionnaire comique, satyrique, burlesque, libre et proverbial avec une explication très fidèle de toutes les manières de parler burlesques, comiques, libres, satyriques, critiques et proverbiales, qui peuvent se rencontrer dans les meilleurs auteurs, tant anciens que modernes. Amsterdam, chez Zacharie Chastelain, 1750, p.242. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113396j/f260.item.r=couteaux%20t….
2 Patrick Rambourg, Histoire de la cuisine et de la gastronomie française, Paris, Place des éditeurs, 2013 consultable via Google Livres :
https://books.google.fr/books?id=y2AuII1u2P4C&pg=PT7&dq=histoire+arts+d…
3 L.S.R., L’Art de bien traiter, Paris, chez Jean du Puis, 1674, p.21, consultable via Google Livres : https://books.google.fr/booksid=9hCe4MlyHXsC&pg=PA326&lpg=PA326&dq=L.S…