À la recherche du « beau » et du « bon ». Les gourmets du XVIIIe siècle
Rencontre avec Philippe Meyzie, historien spécialiste de l'histoire des cultures alimentaires, autour de son livre "L’unique et le véritable - Réputation, origine et marchés alimentaires (vers 1680 – vers 1830)".
En France, l’histoire des appellations d’origine s’inscrit dans le temps long. Dès la fin du XVIIe siècle, la réputation des aliments associés à un lieu s’affirme pour distinguer les produits jugés les meilleurs. Bien loin d’un simple déterminisme naturel, le sens et la valorisation de cette identification territoriale durable sont un processus complexe où se mêlent savoir-faire techniques, stratégies commerciales, discours savants et goût des consommateurs. Comprendre pourquoi l’origine devient le critère d’une qualité supérieure attendue conduit à s’intéresser aux rôles décisifs des marchands, des consommateurs et des prescripteurs dans la définition de la valeur des marchandises et la mise en place d’un marché alimentaire original en France et à l’étranger entre 1680 et 1830.
Les objets des collections du madd-bordeaux en sont également le reflet à travers les services à la française, les cafetières ou chocolatières pour boissons exotiques, les services de vin ou encore les décors de vaisselle, révélateurs de la fonction sociale des arts de la table au XVIIIème siècle.
Philippe Meyzie est maître de conférences HDR en histoire moderne à l’université Bordeaux Montaigne-CEMMC. Membre honoraire de l’Institut universitaire de France, il consacre ses recherches à l’histoire des consommations, de l’alimentation, de la réputation et des circulations marchandes en France et en Europe du XVIIe au XIXe siècle. Il a publié notamment L’alimentation en Europe à l’époque moderne, Paris, Armand Colin, 2010.
Gratuit - Nombre de places limité
Sur réservation artdeco.publics@mairie-bordeaux.fr